UZES sublime CITE des COSTIERES du GARD - Ses PALAIS et ses EGLISES ( Gard )

Ber Dranreb

07 juin 2022

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UZES

sublime CITE des COSTIERES du GARD

- Ses PALAIS et ses EGLISES ( Gard ) -

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UZES sublime cité des COSTIERES DU GARD

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En ces lieux nait la source qui abreuvait Nimes ( Nemausus ) ; ces eaux captées et canalisées, aprés quelques dizaines de kilomètres, traversaient le Gardon sur le sublime PONT du GARD et aboutissaient à plusieurs fontaines publiques dans la cité Nimoise .

Un sentier de randonnée suit le parcours de ces eaux et permet d'admirer les différents ouvrages d'art créés par les ingénieurs Romains, et construits par des cohortes d'esclaves anonymes dont il convient de ne pas oublier de célébrer la mémoire .

UZES est, et restera une riche cité au patrimoine flamboyant . . .

LIEN vers sommaire du PATRIMOINE-RELIGIEUX

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DIAPORAMA sur

Ses PALAIS et ses EGLISES ( Gard )

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TOPONYMIE

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Uzès ( Usès ) en occitan provençal, selon la norme classique, est une commune française située dans le département du Gard ( région Occitanie ) .

Uzès est qualifiée de « premier duché de France », ce titre n’étant lié au duché qu'en raison de l'ordre de préséance dans la hiérarchie de la noblesse, attribuée au duc d'Uzès en 1565 par Charles IX, alors roi de France . Le titre était lié au personnage et non à ses terres . Elle est la ville principale des terroirs de l'Uzège

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Notre VISITE

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C'est lors de trois visites distinctes, que j'ai pu appréhender l'extrème richesse, du patrimoine de la ville d'Uzés ; patrimoine remarquablement mis en valeur par des dizaines d'années d'efforts constants unissant, autorités de tout niveau et habitants, dans leur désir de faire revivre le lustre de cet ancien évèché, ville ducale au passé flamboyant .

Car au travers de ses visites, au fil des rues et des palais, ce sera le prétexte de nous rappeller les tumultes, les joies et les douleurs de son histoire, de celle de l'Occitanie liée, bien sur, à notre histoire nationale . Ce sera donc à une visite tridimensionnelle que nous invitons nos lecteurs, unissant surprises de chaque coin de rues à surprises des temps de son histoire . . . bonne visite donc !

La lente EVOLUTION du NOM de la CITE

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Dès l'antiquité, on trouve ( sur une stèle exposée au musée de la Romanité à Nîmes ) la mention de la cité de Ucetia comme étant l'une des deux cités les plus importantes autour de Nemausus ( Nîmes ) . Par la suite, la localité est signalée en l'an 506 dans des écrits et son nom gravé sur une monnaie mérovingienne ; on peut y lire : " in pago Ucetico " en 813 puis, " abbatia et villa Sancti Firmini " en 1156 .

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LIEN vers le SOMMAIRE du MONDE GALLO-ROMAIN

LIEN vers l'article sur L'ART MEROVINGIEN

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Il semblerait que le toponyme Usès, en occitan, soit pré-celtique et reste de signification inconnue . « Le nom latin d'Ucetia, formé probablement sur un toponyme celte uk ( correspondant à une hauteur dans une langue pré-celtique ) ; Ce phonème celte se déclinera en Ucèz ou Usèz ; c'est cette dernière forme que l'on trouve dans les lettres de Jean Racine, écrites par le fameux poète lors de ses séjours dans la cité ducale .

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Les TRACES de la cité Pré-CELTES

puis de la VILLE ROMAINE

Ier siècle Av-J-C au V éme siècle Ap-J-C

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Les hommes ont habité très tôt le site d'Uzès . Selon les spécialistes, tout a commencé dans la vallée, à proximité des sources de l'Eure, en raison de l'importance vitale de l'eau, qui y était abondante . Puis, les invasions celtiques du V éme siècle av. J.-C. contraignent les Ligures autochtones à transporter leur habitat sur la hauteur qui offrait une excellente position défensive avec ses à-pics sur la vallée, et une muraille de pierres au nord et à l'ouest ; ils construisent donc ce que l'on appelle un " OPPIDUM BARRE " .

Le plateau calcaire sur lequel se situe Uzès était, donc, déjà occupé vers le V éme siècle Av-J-C . c'est sur ce site que se développera la future cité . À cette raison stratégique s'ajoute une situation privilégiée lors de la pénétration hellénique dans cette région ( MARSEILLE n'est pas loin ) :

cet emplacement est le nœud d'un réseau commercial, un centre de transit . Les habitants ont dû tirer de larges bénéfices en imposant des droits de péage aux Grecs dont les caravanes allaient quérir en Cévennes des minerais nécessaires à leurs industries ; l'agriculture et l'élevage leur permettaient également de vendre quelques marchandises locales et les premiers produits de leurs petites industries ( poteries et tissage ) .

L'accalmie consécutive aux invasions, aux IV éme siècle Av-J-C, semble avoir permis, aux populations de revenir sur le site de la vallée . A la population ligure indigène, se sont mêlés des éléments celtes de la peuplade des Volques Arécomiques ( répandue dans le territoire de l'actuel département du Gard et dont Nîmes était la capitale ) . Porteurs d'une civilisation brillante, ils s'ouvrent néanmoins très largement à l'influence des colons grecs dont ils adoptent ou adaptent l'art, la religion et même l'écriture . Des troubles perturbent les deux premiers siècles Av-J-C . Des sépultures attestent de la résistance des Volques à l' action des légions romaines du consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus pour s'emparer des voies commerciales, mais aussi aux raids des Cimbres et autres envahisseurs nordiques descendant la vallée du Rhône .

ULCETIA, l’UZES GALLO-ROMAINE

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Tout semble indiquer que la cité GALLO-ROMAINE d' Ucetia » , devient une ville résidentielle aristocratique, pour les élites Nimoises, sous l'autorité impériale d' Auguste .Les Romains après la conquête de la Narbonnaise dominent tout le Languedoc . La culture celto-grecque assimile progressivement l'influence de Rome . C'est l'heure de la civilisation gallo-romaine . Simple « castrum » ou camp retranché, la ville va accéder au statut de civitas ( cité impériale ) . Par les progrès des relations avec les Grecs de Marseille, par la romanisation, cette période sera garante d'une très grande prospérité ; ceci se traduisant concrètement dans son urbanisme . La monnaie se substitue au troc, la vaisselle d'argile rouge et noire, dont des fragments ont été retrouvés, attestent de ces relations commerciales avec la Campanie . Après 49 Av-J-C, date de la prise de Marseille par César, l'influence phocéenne ( Marseillaise Grecque ), sur la région, décroît .

Uzès se rattache dès lors à la Nîmes ( Nemausus ) augustéenne . Son développement en ville résidentielle pour une aristocratie romanisée est favorisé par la « Pax Romana ». Fonctionnaires ou notables nîmois, vétérans des légions trouvent ici un lieu de repos, comme l'atteste l'épigraphie ( stèles des Caton, des Domitius Ahenobarbus, des Pompéius ) .

En 2017, des fouilles archéologiques mettent au jour, sur le site de l'ancienne gendarmerie, des mosaïques polychromes appartenant probablement à un édifice public avec des sols ornés d'animaux . Un des quartiers périphériques de la ville d'Ucetia a été mis au jour au nord du centre médiéval . Ces fouilles menées sur 4 000 m2 révèlent l'existence de quartiers urbains à vocation artisanale et résidentielle ( rues, îlots d'habitation, puits, hypocauste, domus, mosaïques ) dont l'ancienneté est estimée à la fin du II éme siècle Av-J-C . Sur 60 m2 des mosaïques polychromes appartenant probablement à un édifice public, apparaissent avec des parties géométriques et quatre médaillons ornés d'animaux ( Aigle, Hibou, Canard et faon ), dont le symbolisme nourrit toutes sortes de supputations .

L'aqueduc du pont du Gard

et la fontaine d' EURE

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Le développement de la cité d'Uzès, dès le I er siècle Av-J-C, est antérieur à la construction du pont du Gard qui amenait l'eau de la fontaine d'Eure jusqu'à Nîmes ( Nemausus ) et dont la construction remonte au I er siècle Ap-J-C .

Les routes, comme à Rome, sont bordées à la sortie de la ville de riches nécropoles . Dans le cadre de l’aménagement de son territoire pour plus de prospérité et de confort, une réalisation universellement connue est liée au nom d'Uzès : le captage de l'Eure au pied de la ville et la construction de l'aqueduc de 50 km qui, par le pont du Gard, conduit l'eau potable jusqu'aux fontaines de Nîmes . Le PONT du Gard n'est que l'ouvrage grandiose et ambitieux qui permet, au canal, de franchir la profonde cassure des gorges du Gardon, avec une pente ingénieusement respectée pour que l'eau coule sereinement sans endommager l'ouvrage .

Au pieds de la terrasse d’Uzes, on peut découvrir les restes de ce système de canalisation ainsi qu'un bassin de régulation, qui ont été partiellement utilisés jusqu'au VI éme siècle Ap-J-C . On retrouve encore dans la vallée, au pieds du plateau de Uzès, submergés par les ronces ou pleinement visibles, des vestiges du célèbre ouvrage . Un sentier de randonnée permet d'aller en 2 à 3 jours de la Fontaine , jusqu'au Pont du Gard . Les eaux de l'Eure alimentent aujourd'hui directement la ville d'Uzès . La racine UR de Ura, l'Eure, signifie probablement « l'eau » . La source a été d'abord sacralisée . Puis réputée habitée par les nymphes romaines, honorées par un collège de prêtres ; un certain Sextus Pompeius surnommé Pandus a élevé un monument pour avoir, de leurs eaux, fait « tant jeune que vieux, un salutaire usage » ( dédicace conservée en ré-emploi dans un mur dans la cour du Duché ) .

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DIAPORAMA sur Uzes,

Ses rues et ses bâtiments médiévaux .

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La christianisation , IMPLANTATION d'un EVECHE

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Rappelons deux bornes temporelles importantes ; Successeurs d' AUGUSTE ( 1er Empereur ), c'est l'Empereur CONSTANTIN qui stoppent les persécutions contre les chrétiens, qui les tolèrent donc ; mais c'est un de ses successeurs THEODOSE qui fait du christianisme la religion de l'état impérial, lançant de fait une gigantesque campagne de BAPTEMES COLLECTIFS ; par réelle croyance, ou par snobisme, mais souvent aussi par ambition carriériste, les populations embrassent en masse la nouvelle religion . Les fonctionnaires Romains, ne peuvent ambitionner une carrière, s'ils n'adhérent pas à la nouvelle religion Impériale .

Lien vers le SOMMAIRE du MONDE GALLO-ROMAIN

L'implantation du christianisme à Uzès est sans doute, d'après les historiens, moins précoce que ne l'a laissé croire la crypte du II éme siècle qui avoisine le bâtiment du duché . C'est au IV éme siècle, au cours de l'ère constantinienne, que s'est répandue, sur ces terres, la religion nouvelle . Les premiers diocèses calqués sur l'organisation de l'administration impériale se sont progressivement substitués à elle : Dans les calculs du pouvoir, et dans l'imaginaire populaire, ils apparaissent comme un rempart opposé à la barbarie et aux troubles à venir .

Les premiers évêques, de riches notables, jouent un rôle considérable dans les domaines tant spirituel que temporel : ils ont pour tâche d'évangéliser, d'organiser les communautés, de les protéger des premières déviations ( qui, en Languedoc, sont florissantes ), de participer à des conciles, de construire ou reconstruire des églises . Ils doivent être, selon la formule de l'empereur Valentin, les « défenseurs de la Cité », les protecteurs de la population, des négociateurs politiques et artisans de paix . Ainsi se présentent à Uzès, aux V éme et VI éme siècles les Constance et, les Roricius d’Uzès . . .

Leurs noms sont tombés dans l'oubli . Mais certains d'entre eux, par leur personnalité, leur piété, ont suscité la vénération de leurs contemporains et même de la postérité . Tels saint Firmin et son neveu saint Ferréol, tous deux évêques du VI éme siècle, dont les reliques attirèrent à Uzès de vibrants pèlerinages et, si l'on en croit la tradition, furent l'occasion de nombreux miracles . Tous deux avaient été aussi des bâtisseurs . Le premier fit construire une grande basilique dédiée à saint Baudile, martyr nîmois, dans le faubourg qui devint plus tard Saint-Firmin . L'autre fonda une abbaye au roc Auriol, au sud de la ville, et fit édifier une église dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul . À la fin du VI éme siècle, on ne comptait pas moins de cinq églises à Uzès .

Des textes attestent de l'existence d'un évêché à partir du V éme siècle Ap-J-C, à cette époque le monastère des îles Lérins est une pépinière où sont formés des dizaines d'évèques évangélisateurs ( sanctifiés ultérieurement ) qui se répandent tant en Provence, qu'en Occitanie . L'évèché existera jusqu'à la Révolution française de 1789 . Puis sera supprimé en 1817. Successivement vicomté et comté en 1486, l'agglomération de Uzés ne devient duché qu'en 1565 .

Les premiers féodaux

IX éme et X éme siècle

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Après les quelques dizaines d'années d'administration Wisigothe, les Francs mettent la main sur la la Septimante .

Lien vers l'article sur le ROYAUME WISIGOTH

( en France et Espagne )

Puis vint l'heure de la renaissance carolingienne . Et l'on peut dire que c'est de Charlemagne, comme en tant de cités, que date l'organisation seigneuriale de la cité. Un comes, que le mot comte traduit approximativement, est le représentant du pouvoir centralisé institué par l'empereur . Nous connaissons les noms des premiers seigneurs, qui ne deviennent les vassaux du comte de Toulouse qu'à partir du XI éme siècle : Elzéart, Décan Ier, Bermond Ier . Celui-ci est célèbre parce qu'il fit élever en 1170 la grande tour carrée qui servait de donjon dans l'enceinte du château . D'où le nom encore utilisé de Tour Bermonde pour désigner la tour du Duché . C'est sous Charlemagne que les évêques sont habilités à battre monnaie . Ce privilège leur sera confirmé en 1156 puis en 1211 . L'atelier de monnayage était sis en l'Hôtel de la Monnaie, dans la rue de ce nom, où une plaque de marbre commémore son activité . Trois pièces, deux en or, une en argent, dont l'une porte le nom de « sou de Charlemagne », sont encore visibles de nos jours .

Un autre nom, de grand prestige, illustre le IX éme siècle Uzétien : celui de la princesse Dhuoda, épouse du duc de Septimanie, qui séjourna à Uzès sous la protection de l'évêque Eléphant et composa pour ses fils un remarquable traité d'éducation d'inspiration chrétienne :

c'est le premier ouvrage écrit par une femme à cette époque . Elle mourut en 843, après avoir composé sa propre épitaphe, dont on possède le texte . Sa sépulture, non découverte, serait dans l'enceinte du château .

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XI éme Siècle l’ Eveil Médiéval de la CITE

XII éme siècle la réussite économique

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Pour Uzès, comme pour le Languedoc en général, le XI éme siècle est une ère de prospérité et de grands changements . C'est durant cette période que va se dessiner la physionomie de la ville qui se maintiendra jusqu'aux époques modernes .

L'essor économique et démographique entraîne richesse et constructions diverses . Une classe aisée de bourgeois et de commerçants contribue au dynamisme de la cité . Les routes s'améliorent . Les premières fortifications de la ville sont construites en 1148 et ne cesseront d'être améliorées ou remodelées . C'est au début du XII éme siècle que la seigneurie/viguerie est divisée entre un frère et une sœur . . . C'est sous l'épiscopat de leur frère, Raymond d'Uzès, que furent élevées l'enceinte et les portes de la ville, qui resteront sous la juridiction épiscopale ou communale, indépendamment des seigneurs .

XIII éme et XIV éme siècles

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Au début du XIII éme siècle, les droits que le comte de Toulouse exerçait sur ses vassaux sont transférés à l'évêque . Il devient alors pour quelque temps le maître féodal d'Uzès, au-dessus des deux co-seigneurs . Peu après, l'évêque acquiert un quart de la seigneurie, issu de l'indivision de la co-seigneurie entre leurs descendants . L'autre quart fut acquis par le roi en 1493 . Cette triple division de l'autorité sur la ville, entre les vicomtes puis ducs ( pour moitié ) l'évêque ( pour 1/4 ) et le Roi ( pour 1/4 ) entraînera des conflits de juridiction qui dureront jusqu'à la Révolution de 1789 .

Le clergé et les évêques voient leurs revenus s'accroître . Facilement financée une cathédrale est construite en 1090 . Détruite, dit-on, par les albigeois ( révoltés alliés aux Cathares ) en 1177, elle est relevée bientôt après, dans les dernières années de ce XII éme siècle ; c’est de cette époque que date le magnifique campanile, ajouré de fenêtres, merveille de l'architecture romane, qu'on appelle la tour Fenestrelle . D'autres églises sortent de terre : Saint-Géniès, dont les ruines sont encore visibles, et Notre-Dame la Neuve, au sud de la cathédrale .

Les tours imposantes qui symboliseront bientôt les trois pouvoirs ( épiscopal, royal et ducal ) sont édifiées du XI éme au XIII éme siècles . Cet essor médiéval est nettement visible si l’on pénètre dans les maisons, ou si l’on parcourt les rues ou les places pour admirer : Là un rez-de-chaussée voûté, ici des moulures et sculptures, plus loin un escaliers à vis ou une tourelle ouvragée, et tant d’autres merveilles . . .

En 1214, l'évêque Raymond IV reçoit d'un certain Pierre de Nozières le terrain sur lequel sera édifié un « hospital des povres du Roc Auriol » . Agrandi au XVIII éme siècle, il est toujours, de nos jours l’hôpital de la cité .

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EMANCIPATION des CONSULS, expression du pouvoir

de la BOURGEOISIE

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Il faut évoquer ici une conquête capitale, dont la date précise est difficile à fixer : la création des Consuls avec l'assentiment du seigneur et de l'évêque . Elle reflète l'émancipation de la nouvelle bourgeoisie . Uzès est l'une des premières villes du Languedoc à être dotée d'un consulat qui administre la cité ( jusqu'à la création des mairies par Louis XIV ) en assurant l'ordre et la défense des citoyens . Bientôt, le pouvoir royal comprendra son intérêt dans cet instrument d'opposition aux seigneurs et de liquidation de la féodalité . Une charte de Philippe VI de Valois en 1346 ( premier roi " des Valois " neveu du dernier Capétien ) , rédigée en langue romane et conservée encore aujourd'hui dans le bureau du maire, définit les droits et privilèges des nouveaux magistrats ; fin politique le Roi va utiliser les consuls comme « outil « pour saper l’autorité des évèques et des ducs . Les consuls sont d'abord au nombre de deux puis de quatre, nommés, puis élus, et installés par l'évêque . Ils sont aidés par un corps d'officiers municipaux qui portent des noms savoureux : clavaire, régent, greffier, crieur public, valet de ville, garde-terre . . . Au début, ce ne sont que des notables, instruments dociles entre les mains des féodaux . Peu à peu ils acquerront à la fois représentativité et autonomie, jusqu'à s'opposer parfois aux décisions et au pouvoir seigneuriaux, ce qui leur vaudra de Charles V le privilège de mettre en tête de leurs armoiries les armes de France .

Des hérésies au rattachement

du Languedoc à la couronne

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Aux XI éme et XII éme siècles, les préoccupations religieuses redeviennent d’actualité induisant un esprit de réforme aux effets positifs ; mais aussi provoquant l’émergence de l'hérésie, dont l'un des visages sera le catharisme, largement répandu à Uzès .

La croisade des albigeois ( contre les soutiens constatés ou supposés des Cathares ), encouragée par l'Église, voulue par le Pape, attise la violence . À Uzès, les « albigeois « détruisent la Cathédrale en 1177 ainsi que les églises Saint Pierre et Saint Paul, Saint Jean et Saint Ferréol .

En réaction, à la faveur de la répression conduite par Simon IV de Montfort et en sous main par Louis VIII, le Languedoc et, avec lui, le comté d'Uzès sont alors annexés par la royauté . Le Royaume de France est maintenant ouvert sur la méditerranée, était-ce la secrète raison de toutes ces fureurs ?

La soumission de l'hérésie à Uzès par Simon IV de Montfort, l'entrée de Louis VIII dans la ville en 1226, marquent un tournant dans l'histoire locale ; et le traité de Paris en 1229 sanctionne le rattachement à la Couronne du Comté d'Uzès .

Désormais trois pouvoirs s'exercent sur la ville : à ceux du seigneur et de l'évêque ( celui-ci atteint alors son apogée temporelle ) s'ajoute le pouvoir royal représenté par le sénéchal à Beaucaire et, sur place, par la viguerie royale . Leurs domaines de compétence s'enchevêtrent, se contredisent, et paralysent l’administration . A l'évêque le produits des dîmes et la vente des indulgences ( ces passeport pour le paradis ) ; au Duc et à ses représentants, le produit des corvées, de la taille et de la gabelle et les revenus des moulins, autre privilège ; au pouvoir municipal les taxes de marché, les droits d’octroi . . . Cette situation, source de conflit a duré jusqu'à la Révolution de 1789, qui a radicalement simplifié la fiscalité et l’administration .

Les querelles de suzeraineté entre eux, les conflits de juridiction entre les diverses justices, nourissent pendant des siècles les chroniques et profitent à la basoche ( notaires, greffiers, officiers . . .), toute une faune « juridique « qui s’engraisse au fil des conflits .

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XIV éme et XV éme siècles

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En 1328, la seigneurie d'Uzès devient vicomté . Par cet acte, le roi Philippe VI de Valois entend honorer le Duc Robert 1er en récompense de son aide vaillante avec une troupe d'Uzétiens sur le champ de bataille de Cassel . En 1346, le roi accorde à la ville une charte instituant l'élection des consuls . Toujours au XIV éme siècle, Uzès bénéficie, pour son commerce, de la proximité de la papauté installée à Avignon .

Mais, c'est aussi l'époque de la guerre de Cent Ans . La prospérité de ce " Moyen Âge " est soudain désagrégée par de sinistres coups du sort . En 1348, une terrible épidémie de peste s'abat sur la ville et la décime par familles entières . Les campagnes se vident . D'autres épidémies assaillent encore le pays en 1361, 1378, 1450 . La misère est renforcée par les pillages ou les ravages des compagnies de Routiers, mercenaires sans soldes qui se payent sur le pays . Les consuls renforcent les fortifications, protégeant de ce fait les Uzétiens ; mais les routiers parviennent jusqu'aux portes de la ville et incendient l'église et le couvent des Cordeliers en 1362 . C'est le duc d'Anjou, frère de Charles V, chargé de la province du Languedoc qui, par le paiement d'une forte rançon, éloigne ce fléau national en 1374 .

Les levées nombreuses d'argent et d'hommes suscitent des révoltes de paysans . En 1380, les « Tuchins « brûlent et pillent les châteaux aux alentours de la ville . On voit même une partie du clergé. à deux reprises, en 1314 et en 1470, se révolter collectivement contre l'évêque et refuser de payer des taxes jugées trop lourdes .

Face à ces désastres, liant dévastation et misère croissante, les faits et gestes des puissants paraissent parfois dérisoires : ainsi vers 1390, l’évêque Martial menace d'ouvrir une porte dans les remparts pour se rendre de sa demeure à sa vigne . Dans le procès ridicule qui l'oppose aux consuls, ceux-ci, n’ont aucun mal à plaider la sécurité de tous contre le caprice d’un seul . . .

Les foires souvent liées aux pèlerinages continuent d'attirer foules et commerçants . Uzès est sur l'une des voies qui conduisent les pèlerins venant d’'Allemagne vers Saint-Jacques-de-Compostelle .

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XV éme au XVIII éme siècles

La REFORME ( Protestantisme ) - XVI éme siècle

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Le XVI éme siècle à Uzès a été marqué plus profondément par les effets de la Réforme que par ceux de la Renaissance . Très tôt les idées des réformateurs se sont répandues ici dans toutes les couches sociales, d'autant plus facilement que les notables, les premiers, donnent l'exemple et ne cachent pas leur sympathie pour la religion nouvelle . Citons Jeanne de Genouilhac, fille de Jacques Ricard de Genouillac, le grand maître de l'artillerie française sous François Ier, épouse de Charles de Crussol, et amie de Marguerite de Valois, qui embrasse la nouvelle religion .

Les assemblées clandestines se multiplient aux abords de la ville, à Saint-Ferréol, à Servezannes, à Arpaillargues, ou dans les maisons des particuliers . Des prédicants comme Guillaume Farel et Mauget les animent . La diffusion de la Réforme est rapide . Elle s'accomplit grâce à l'indulgence, parfois avec la complicité, des consuls .

l'EVÊQUE APOSTAT - XVI éme siècle

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En 1543 l'évêque, le duc et le viguier adhèrent secrètement à la Réforme, suivis bientôt par la bourgeoisie et le petit peuple . En 1546, Jean de Saint-Gelais se déclare ouvertement, entraînant dans l'apostasie une bonne partie du clergé et des fidèles avec la plus grande partie du chapitre . Il sera bientôt déposé par le pape . Crussol, le Duc, adopte une attitude plus ambiguë ou diplomatique qui lui permet de sauver des galères plus d'un sectaire .

GUERRES de RELIGION - XVI éme siècle

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Après la diffusion de la Réforme commencent les premières alarmes, quand la répression se fait sentir . Il parait difficile de rendre, dans le détail, les exactions mutuelles, générées par cette véritable guerre civile qui sème jusqu'à la fin du siècle la violence ; les occupations d'églises, les marchandages, les meurtres, les expéditions punitives ou vengeresses deviennent monnaie courante . A Uzés, Les catholiques sont mis en minorité . Les réformés, les plus extrémistes et iconoclastes, démolissent la cathédrale en 1563, rasent le faubourg et l'église Saint-Firmin en 1578 .

Uzès est durement éprouvée par les guerres de Religion . On assiste à des voltes-face inattendues où l'on voit bien que la conscience religieuse a moins de place dans les motivations que les ambitions politiques ou les intérêts personnels . Des situations paradoxales aussi :

par exemple un Crussol, calviniste, marchant à la tête des catholiques contre Damville, un catholique qui commande l'armée huguenote ! Un demi-siècle de guérillas, de dénonciations, de pendaisons, de crimes, marquera profondément et pour de nombreuses années les mentalités .

HENRI IV - les compromis -

XVI éme - XVII éme siècles

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La Contre-Réforme triomphe progressivement de la Réforme mais ce n'est pas sans soubresauts ni violences . Le premier tiers du siècle est agité par le duel des grands chefs des deux partis opposés : Henri de Rohan, gendre de Sully, qui a été nommé à Uzès même généralissime des églises réformées de France en 1627, et le duc de Montmorency . Tous deux viennent tour à tour dans les murs de la ville . Escarmouches ou batailles sont continuelles .

La paix du règne de Henri IV inaugure une reprise de l'activité économique et une remontée démographique . Uzès va connaître un dynamisme constant au cours du XVII éme siècle jusque vers 1675 . Le luxe et le confort se développant , cela se traduit par des innovations architecturale .

RICHELIEU et LOUIS XIII

XVII éme et XVIII éme siècle

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Mais la détermination de Richelieu et les moyens qu’il déploie lui permettent de faire capituler La Rochelle et Privas ( place-fortes protestantes ) . Rohan et les protestants, découragés et épuisés, doivent se soumettre .

C'est alors que Louis XIII, le 10 juillet 1629, fait son entrée dans Uzès par une brèche pratiquée dans le mur du Portalet . Date importante puisque, par la « grâce d'Alais » rédigée avec Richelieu à Uzès, s'achève l'unification du royaume . Le monarque est accueilli à Uzès, comme un maître sévère, venu recevoir la soumission de la cité rebelle . Pour la punir, comme dans tant de cités du royaume, il ordonne la démolition des remparts et des défenses extérieures de la ville .

Dans le calme renaissant, la prospérité matérielle est propice à la reconstruction des édifices religieux ; ainsi née une église rajeunie, et enrichie . Monseigneur Nicolas II de Grillet ( évêque choisi par Louis XIII lui-même ), homme de cour, qui plus tard prononcera l'oraison funèbre du roi, décide de relever la Cathédrale et l'Évêché . Les travaux, commencés en 1644, sont terminés seulement par son successeur, le 22 avril 1663 ; dans la foulée, celui-ci commence en 1671 la construction du Palais épiscopal .

RENAISSANCE ECONOMIQUE

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L'industrie des serges, cadis, cordelats est alors en pleine extension . Laveurs, pareurs, foulonniers, exercent leurs travaux aux bords de l'Alzon, rivière traversant la cité . Le « label » d'Uzès pour la serge est fort prisé, et jalousement préservé, les imitateurs déloyaux ( à Tarascon par exemple ) sont sanctionnés par le Conseil d'État . C'est à la même période que naît l'industrie de la soie qui atteindra son apogée au XVIII éme siècle .

JEAN RACINE à UZES

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Décrire le XVII éme siècle à Uzès, ne peut se faire sans nommer l’un des plus grands poètes français : Jean Racine .

Il fait ici un séjour de plusieurs mois à partir de novembre 1661 chez son oncle maternel, le chanoine Sconin, collaborateur de l'évêque, celui ci espérant le pousser à la vie ecclésiastique ; rebelle à ce projet, le jeune Racine s’initie à la vie méridionale, lit et annote Homère et les grands tragiques grecs, ignorant Saint Thomas et les Pères de l’église . La ville s’enorgueillit aujourd’hui, à juste titre, de son passage en ses murs, pensant avoir inspiré la germination du génie racinien, le jeune homme s'ouvrant avec intelligence, et sensibilité à ce qui l'entoure .

Acteur de la vie Uzétienne, Racine en est un témoin précieux : ses Lettres d'Uzès contiennent une foule de détails précis décrivant avec un esprit curieux, enjoué, et cultivé, les mœurs, les costumes et les coutumes, mais aussi les intrigues politiques et religieuses animant la cité . Elles sont en outre un document sur l'éveil de la personnalité et du talent naissant du futur auteur . Certains soutiennent qu'il a composé ici ses deux premières tragédies : La Thébaïde et Alexandre le Grand, mais rien ne le prouve .

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XVII éme et XVIII éme siècles

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LOUIS XIV - retour de l'obscurantisme et l'autoritarisme

REVOCATION de l'EDIT de NANTES

Guerre des CAMISARDS

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Louis XIV signe le 18 octobre 1685 la Révocation de l'Édit de Nantes . Depuis quelques années déjà une Église triomphaliste pratiquait une sorte de chantage à la conversion des adeptes de ce que les catholiques appelaient « Religion prétendue réformée ". L'intendant Basville, administrateur du Roi, terrorise le Languedoc . On se convertit alors massivement et les Nouveaux convertis sont sommés d'assister aux offices .

On connaît les EFFETS DESASTREUX DE LA REVOCATION . Les protestants réfractaires n'ont d'autre solution que de fuir à l'étranger ou de SUBIR LA REPRESSION ROYALE . Pour ceux qui fuient, leurs biens sont confisqués et versés au « domaine du roi » . Les FANATIQUES CATHOLIQUES dévastent les temples protestants . La cité d'Uzés a identifié une soixantaine de ces citoyens qui, fuyant le risque des galères, prennent le chemin de l'exil :

ce sont des bourgeois, des artisans ( fabricants de chapeaux, de serges, cardeurs, pareurs ) ou des commerçants dont le départ appauvrit la ville .

Toutefois à l'impulsion d'un évêque très actif, Michel Poncet de la Rivière ( 1677-1728 ) , homme cultivé, libéral et bâtisseur, la ville se modernise . Il fait reconstruire églises et presbytères de son diocèse et fait bâtir un séminaire ( 1715 ) .

Les effets, calamiteux, de la Révocation se font sentir pendant une cinquantaine d'années . Les consuls dénoncent en 1718 ces effets perverts : « La ville déchoit, disent-ils, à un point des plus fâcheux de sorte qu'elle ne peut plus se soutenir s'il n'est pourvu au besoin de rétablir le commerce sans lequel elle ne saurait subsister : celui des serges ».

Le fanatisme religieux resurgit au début du XVIII éme siècle avec la guerre des Camisards, qui s'accompagne de bien des révoltes contre la misère ou l'autoritarisme monarchique . C'est tout près d'Uzès que sont tués Abraham Mazel, prédicateur et chef camisard, et Pierre Coste, homme de lettres engagé dans la lutte, hommes de conviction, personnages emblématiques de cette nouvelle révolte .

Reconstruction

XVIII éme siècle

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C'est vers 1740 que l'on constate une reprise économique . Les cultures se diversifient et s'étendent ( vigne et mûrier ), le commerce reprend . La population s'accroît . La paix et la prospérité revenues inspirent des constructions ou des embellissements . En 1725, les Consuls font combler les anciens fossés de la ville, cloaques insalubres et les remplacent par une agréable promenade plantée d'ormeaux . Puis, vers 1765, les six tours des remparts sont rasées . Sur les plans de l'architecte avignonnais Boudon, on bâti l'actuelle Mairie, près du duché, et l'église Saint-Étienne . Les casernes sont transférées . L'essor économique favorise les échanges culturels influençant la vie sociale .

XVIII éme siècle

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C'est l'apogée de l'industrie de la soie et de la fabrique des bas. La corporation des « débassaïres » ( confectionneurs de bas ) est sans doute la plus importante de la ville et fait sa richesse. Les maisons sont aménagées ou agrandies . Quelques-uns des hôtels du centre ville accueillent les intellectuels . Uzès, comme Paris, a ses salons philosophiques . Sans doute y manque-t-il des Uzétiens célèbres comme Firmin Abauzit ( devenu bibliothécaire de la ville de Genève ), célèbre inspirateur et ami de Jean-Jacques Rousseau, ou Pierre Coste, traducteur de John Locke, que la Révocation a contraints de s'exiler . Ce sont dans ces " cercles " que peu à peu fermentent les idées progressistes .

Comme dans tout le royaume de mauvaises récoltes, des disettes, la lourdeur de l'arbitraire royal, vont entraîner durant les règnes de Louis XV et de Louis XVI, de nombreuses révoltes et la désillusion populaire pour la noblesse et la royauté ; le désir de changement se fait plus pressant chez la bourgeoisie et dans les couches populaires .

1789 - REVOLUTION

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Uzès n'a pas été un foyer révolutionnaire. Mais elle a été d'autant plus vite gagnée par la contagion de la violence qu'on en avait une longue pratique depuis le XVI éme siècle . D'ailleurs, l'action révolutionnaire Uzétienne est fortement teintée de l'atmosphère des guerres religieuses dont elle semble parfois être un prolongement . Les vieux démons renaissent .

On pille alors les richesses de la cathédrale (au début du siècle, Mgr Michel Poncet de la Rivière disait qu'elle était la plus belle du midi de la France) : on brûle les archives, les titres de noblesse . On multiple les expéditions destructrices . Le baron de Castille voit sa maison dévastée, son domaine d'Argilliers envahi et pillé . Troubles, perquisitions, fuites, bagarres, actes de banditisme, deviennent le pain quotidien des habitants de la région . Bien des prêtres réfractaires sont emprisonnés . Des notables comme Goirand de la Baume, arrêtés, sont pendus à Nîmes .

En 1790, l'évêché est supprimé par la Constitution, et cette suppression sera entérinée canoniquement par le Concordat de 1801 . Le dernier évêque, Mgr de Béthizy, poursuivi, s'exile en Angleterre . Pendant la Terreur, c'est à l'évêché que l'on emprisonne les suspects . Les événements survenus à Uzès pendant la Révolution sont à l'origine de réactions un peu plus au nord, en Ardèche, les camps de Jalès .

Entre 1795 et 1800, la commune absorbe celle voisine de Saint-Firmin ; cette dernière nommée Firmin-lez-Uzés au cours de la Révolution française . Le nom de Uzès, elle-même, devint, durant cette période, Uzès-la-Montagne .

Chef-lieu de district de 1790 à 1795 et d'arrondissement de 1800 à 1926, la ville perd rapidement par la suite son importance politique . Comme tant de " petits Evêchés " de France, la ville s'étiole .

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XIX éme et XX éme siècle

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Aux XIX éme et XX éme siècles, le centre médiéval de la cité n'est pas notablement modifié, à part quelques retouches de détail et un gros travail de restauration et de mise en valeur .

Le plan de la ville a été modelé empiriquement . C'est la structure médiévale qui domine, et qui commande la configuration générale . Au centre, la forteresse seigneuriale primitive est le centre défensif, avec ses trois tours importantes qui, depuis le Moyen Âge, symbolisent les trois pouvoirs : tour ducale (ou Bermonde), tour de l'Évêque (avec son horloge), tour du Roi avec ses curieux mâchicoulis .

La ceinture extérieure des remparts et des fossés, avec les quatre portes ( porte Condamine, porte Saint-Julien, porte de Saint-Étienne, porte de la Barrière ) impose le tracé du réseau des voies urbaines, apparemment désordonné, plus empirique que rationnel, et où la ligne droite est rare . Le visiteur est étonné de trouver sur une superficie relativement réduite une telle profusion de riches et élégantes demeures, de riches hôtels auxquels la récente restauration a restitué leur éclat . D'une part seigneurs et gentilshommes de la contrée ont cherché refuge dans la ville aux heures sombres . D'autre part les " Bourgeois " ont fait construire ou acquis des gentilhommières en périphérie .

Dans chacune, il y a cependant une dominante : elle est médiévale dans la vaste maison à arcades ogivales, ornées de clés armoriées des du Roure ( place Dampmartin ) ; plus fréquemment elle est « Renaissance », avec cet art si particulier d'utiliser les espaces, de les orner de frises raffinées, avec des fenêtres à meneaux ( hôtel Dampmartin, hôtel de Trinquelague, hôtel de Massargues, etc . . . ) . Plus nombreux sont encore les hôtels à dominante classique du XVII éme siècle ou du XVIII éme siècle ( hôtel de la Rochette par exemple, sur la place aux Herbes, où se remarquent les transformations de l'architecture de trois siècles consécutifs ) .

La restauration du patrimoine bâti de la ville commença en 1965 grâce à l'une des premières créations de secteur sauvegardé, inspirée par la loi Malraux de 1962 .

XIX éme et XX éme siècle

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XIX éme siècle

Brièvement, en 1815, la réaction contre révolutionnaire a sévi . Mais la Révolution a été fatale aux deux pouvoirs dont les fastes et les querelles avaient ébranlé l'Ancien Régime : le Duché et l'évêché .

Désormais, au XIX éme siècle, l'histoire d'Uzès se démocratise, et se provincialise . La lutte pour la survie prend le pas sur les « turbulences ». Le siècle est fertile en alternances politiques : Uzès les accueille avec légèreté, mélange de passion, de docilité, et d'opportunisme . Les antagonismes religieux du passé y sont relayés par les orageuses oppositions entre royalistes et républicains . Quelques fusillades ou bagarres, l'assassinat du vicomte de Dampmartin, maire de la ville, en 1852, ne sont que les échos affaiblis des chaos de l'histoire nationale .Mais c'est la préoccupation économique qui tient une place prépondérante . La première moitié du siècle est prospère .

Une population active bénéficie de l'extension progressive de la vigne en Uzège, de l'utilisation de nouvelles techniques agricoles, mais surtout d'une industrie spécifique : la fabrication de la soie qui occupe, vers 1830, près de deux mille personnes .

Mais, presque à la fois, la concurrence du coton, dans les années 1840, et les maladies du ver à soie détruisent pratiquement la sériculture . Puis en 1850, les actions destructrices de l'oïdium puis du phylloxera mettent à mort la viticulture . En conséquence, l'exode rural et la dépopulation provoquent l'appauvrissement qui ne cessera de s'accentuer, qu'au milieu du siècle suivant . L'Uzège se survit en s'isolant, comme beaucoup de communes rurales de cette époque, développant une sorte de système autarcique .

De cette période datent, toutefois, quelques embellissements apportés à la ville :

en 1836, on a aménagé la Promenade des marronniers ; puis la terrasse en 1854 . Le maire de Robernier, sous la Restauration, rachète le Duché pour le restituer au duc revenu d'exil . Le Collège secondaire, fondé par trois notables de la ville après la Révolution, devient l'actuel lycée, construit en 1837. 1853, est l'année d'installation des fontaines . Stupidement en 1866, les édiles refusent la subvention nécessaire pour construire une gare de chemin de fer ; ratant l'opportunité d'ouvrir la ville sur le réseau ferré .

Une personnalité de premier plan étincelle sur le fade arrière plan de la cité ; à la fin du XIX éme siècle et au tout début du XX éme siècle, contribuant à la renommée de la ville d'Uzès ; Il s'agit de Charles Gide, grand économiste, professeur au Collège de France, apôtre du pacifisme ; visionnaire créateur de l'idée coopérative ;

Gide fut le promoteur, par opposition au capitalisme libéral, et au marxisme liberticide, d'une sorte de socialisme réformiste et chrétien . Ses œuvres ont été traduites en de nombreuses langues .

XX éme siècle

Décadence et sursaut

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Au début du XX éme siècle, le déclin s'accentue . La ville sombre dans une sorte de léthargie . La chute de la population est symptomatique, de 10 000 habitants au XVIII éme siècle, elle n'est plus que de 3 500 au XX éme siècle . La précarité s'est accrue faute de solutions de rechange aux activités traditionnelles ou de capacités de reconversion . Du moins cette misère a-t-elle contribué à sauvegarder le patrimoine architectural en interdisant les destructions qu'aurait pu entraîner un urbanisme faussement modernisateur . Mais le " bâti " se dégrade, les toitures ne sont pas entretenues, les infiltrations ruinent les belles demeures de la vieille ville, certains bâtiments s'effondrent .

Qui a pu voir Uzès vers 1950, après les deux guerres mondiales, dans cet état d'abandon et de ruine et le voit aujourd'hui, peut mesurer l'immense chemin parcouru grâce à quelques paris décisifs et visionnaires des municipaltés pour enrayer le processus de dépérissement .

Au milieu du XX éme siècle, l'espoir renaît . . .

UZES, puissance économique

grandeur, puis renaissance

XXI éme siècle

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La ville d'Uzès, s’est affirmé comme un important centre commercial à compter du XIII éme siècle ; cette activité s'est développée autour de ses places principales ( place aux Herbes ), avec des foires, des marchés . . . plus tard manufactures puis industries se sont affirmés notamment dans le textile . Quand on parcourt les rues étroites, portes et façades des maisons de ville, pour qui prend le temps de les admirer, racontent les mille et une histoires des marchands où des hommes de loi qui les ont habité . Ces bâtiments remarquables datent des XVII éme et XVIII éme siècles et les places et placettes sont garnis de fontaines .

Aujourd'hui, ville d'art et d'histoire, Uzès, offre son patrimoine architectural riche et exceptionnel, à ses visiteurs . Après avoir décru, dopée par le tourisme et l'arrivée de nouveaux habitants, la population croît raisonnablement, animant les quartiers historiques restaurés avec grand soin .

26 siècles d'histoire continue, offrent aux visiteurs des motifs, illimités de visite .

visites guidées du centre historique disponibles toute l'année ,

également pour les groupes, documentation disponible en langues étrangères _________

Uzès office de tourisme

Chapelle des Capucins, place Albert 1er

BP 13129 - Uzès Cedex 30703 FR

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Tél : 04-66-22-68-88 – mail: info@pays-uzes-tourisme.com

https://www.uzes-pontdugard.com/

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