chap II - Art RELIGIEUX - de l'époque MEROVINGIENNE et CAROLINGIENNE à l’ART ROMAN

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sous chapitres I à XV

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des Arts RELIGIEUX - de l'époque

MEROVINGIENNE et CAROLINGIENNE

à  l’ART ROMAN

- chap II -

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sous chapitres XV à XXI 

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XV

correctif, selon M. Paul Deschamps

L’INFLUENCE ITALIENNE catalyseur des influences orientales

de l’architecture religieuse occidentale

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Au VIII éme siècle, Ravenne, Rome et d'autres villes d’Italie à tour de rôles furent de grands foyers artistiques . Incontestablement , l’Italie de cette époque fut toute imprégnée d'art byzantin . D’une part, les moines Syriens et Grecs étaient nombreux à Rome . Ils s'y étaient réfugiés après l'invasion arabe ou durant la querelle des iconoclastes et ils apportèrent avec eux toutes les pratiques artistiques pratiquées dans leurs monastères et les firent revivre dans les églises qu'on leur avaient concédées .

Mais en même temps des ateliers italiens ( moines du Mont-Cassin, mosaïstes romains ), tout en adoptant certains motifs orientaux, gardèrent les traditions et les modèles latins archaïques que conservaient les églises romaines contemporaines de Justinien . L'Italie fut un carrefour où les apports divers de l'art oriental s’occidentalisaient , se métissaient avec la continuité antique ;

Tout naturellement, les églises de Gaule en recherche de modèle, s’inspirèrent de ce métissage . Nos premières églises devaient beaucoup à l'antiquité romaine, elles lui devaient leur plan basilical et leur système d'élévation et de couverture . Les Francs, dans un premier temps pillèrent les monuments païens de la Gaule romaine, mais les monuments religieux romains restaient pour eux l'emblème de la beauté, un modèle inimitable .

Partout le grand nom de Rome revient dans leurs écrits, et ils se reconnaissent barbares en comparant leurs œuvres à celles du temps de l'Empire demeurées sur leur sol, réclamant leur filiation à la civilisation romaine tout en l’enrichissant de leurs propres techniques :

ainsi Fortunat chantant les louanges du duc Launebolde ( vir barbarica prole ) qui vient d'achever à Toulouse une église digne des Romains . Ils cherchèrent à s'inspirer de leur technique, à construire des églises ( more Romanorum ) avec un grand appareil . Mais ils n'y parvinrent que bien rarement en ce pays où l'on avait perdu la pratique de la taille des pierres . Cet effort pour atteindre à l’esthétique romaine mérite d'être remarqué .

XVI - Les CATHÉDRALES de Bois éphémères

transition vers des édifices moins fragiles

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Nos architectes de Gaule, souvent hommes de races nordiques, avaient une grande expérience dans l'art de la charpenterie, dont ils faisaient un fréquent usage, ainsi donc la charpente se substitua à la voûte .

Ils tirèrent donc, un ingénieux parti de leur talent dans la construction de leurs basiliques . Plusieurs textes nous apprennent qu'on voyait parfois s'élancer au dessus de la croisée du transept d’une église, une haute tour-lanterne de bois, et peut être ont-elles inspirées les tours-lanternes des futures églises romanes ?

XVII - Les MOSAÏQUES

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Les pavements de mosaïque étaient courants dans les palais gallo-romains . On en fit de nombreux dans nos églises mérovingiennes ; assurément on introduisait dans leur décor la faune orientale, ses gazelles, ses lions dressés symétriquement devant leur nom persan, ses griffons, modèles empruntés à des tissus persans et dont les couleurs faisaient ressembler ces pavements à de grands tapis d'Orient étendus sur le sol .

Mais c'est tout de même grâce à une tradition gallo-romaine que les ateliers de mosaïstes se maintinrent en Gaule. Quelques rares mosaïques romanes, visibles de nos jours, reprendront plus tard ce bestiaire, ainsi par exemple celles de l’église de GANAGOBIE ( Alpes de haute Provence ) .

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XVIII - LES TISSUS SOMPTUEUX

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Les étoffes ne viennent pas toutes de l'Orient, M. Bréhier croit que c'est une industrie essentiellement étrangère à l'Occident ? L’auteur dont nous nous inspirons, ne partage pas son avis .

Certes, les plus beaux, les plus précieux, ceux qui enveloppaient les reliques des saints étaient importés d'Orient, leur perfection étaient comme une marque d'authenticité des reliques venues des Lieux-Saints, et comme la coutume s'était établie de les mettre dans les tombeaux des martyrs on en achetait spécialement pour envelopper aussi les restes des saints d'Occident . Mais on suspendait avec profusion de grandes tentures dans les églises ; il parait impossible qu'on ait tout fait venir des régions lointaines ( les productions orientales n’auraient pas suffi ) .

M. Michel Andrieu, dans ses écrits, a démontré qu'à Rome les papes devaient avoir des ateliers d'ornements religieux et de vêtements liturgiques . Le « Liber Ponlificalis « nous décrit les scènes reproduites sur ces parures des églises ; beaucoup représentent des scènes apostoliques qui se sont passées à Rome, telles que la prédication de saint Pierre à Rome, ou l'histoire de martyrs honorés à Rome ( sainte Cécile, saint Valérien, saint Tiburce, saint Sylvestre et saint Martin ) . Parfois des Papes tels que Léon III ( 795 – 816 ) furent représenté sur ses tentures .

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Sources : Les origines de l'iconographie médiévale, dans Revue des Sciences religieuses (Université de Strasbourg), avril 1924

XIX - nouvelle lecture de

L'ART MÉROVINGIEN ET CAROLINGIEN

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Au monastère de Valenciennes au VIII éme siècle les religieuses créaient des ornements de soie brochée d'or et ornée de perles . Charlemagne créa des ateliers de femmes où l'on travaillait aux ornements liturgiques . Ermoldus Nigellus et Jean Scot nous apprennent que Judith, femme de Louis le Pieux, et Ermentrude, femme de Charles le Chauve, étaient fort habiles dans l'art d'orner somptueusement les vêtements . M. Bréhier insiste avec raison sur la grande part d'influence qu'ont eues les miniatures syriennes et coptes sur certaines écoles de miniaturistes d'Occident . Ainsi les canons d'Évangéliaires carolingiens encadrés d'un décor architectural se retrouvent dans des manuscrits orientaux tels que « l'Évangéliaire de Rabula copié en 586 à Zagba en Mésopotamie « . Mais il faut noter aussi la part originale de nos artistes . Ce décor architectural, ils l'ont agrémenté d'ornements pris aux églises elles-mêmes ; ces lampes, ces hanaps, ces couronnes votives, qui sont suspendus aux arcades, ils les imaginaient, comme à Saint-Riquier, suspendus aux arcades de bronze qui entouraient le sanctuaire . Enfin si le décor des manuscrits irlandais avec leurs serpents entrelacés, leurs poissons et leurs oiseaux dont les corps sont étrangement contournés pour former des initiales .

Chap XX - Le STUC , Substitut à la pierre sculptée

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En Italie les artisans de l'Empire faisaient un emploi fréquent d'ornements de stuc pour le décor de leurs monuments ; on en voit dans les Catacombes . Les Mérovingiens et les Carolingiens employèrent souvent ce procédé, et ce n'est certainement pas à l'Orient qu'ils eurent besoin d'emprunter une pratique qui était en usage sur notre sol à l'époque gallo-romaine et notamment à Autun . Incapables de sculpter des personnages dans la pierre et voulant quand même reproduire des figures humaines en relief, les artistes francs employèrent le stuc plus malléable et dans cette matière ils composèrent de grands panneaux décoratifs avec des scènes à nombreux personnages et là, ils firent preuve d'originalité ne devant rien à l'Orient .

Aussi faut-il tenir compte de la part d'inventivité des artistes francs . Bien sur, les modèles orientaux les ont séduits, mais ils les ont interprétés à leur manière . Leurs œuvres ( conçues dans des matières fragiles ) ont disparu presque entièrement, mais les textes nous révèlent la quantité et la valeur de leurs créations .

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Chap XXI - L’ENTRELACS trait d’union de l’architecture

MÉROVINGIENNE puis CAROLINGIENNE

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A l'époque mérovingienne la Gaule avait des orfèvres, des mosaïstes et des verriers réputés . En Angleterre Benoît Biscop, à la fin du VII éme siècle, fit venir de Gaule des maçons et des verriers pour ses monastères de Wearmouth et de Jarrow ; en 710 Naitanus, roi des Pictes d’Écosse, recrutait en Gaule des architectes pour lui construire une église de pierre en grand appareil . L'esprit d'indépendance des artistes indigènes est plus visible encore à l'époque carolingienne qu'auparavant . Ainsi , pour les entrelacs ( déjà cités ), M. Bréhier les considère comme descendant d’un ornement antique pratiqué bien avant notre ère en Chaldée et répandu dans toutes les civilisations orientales, y compris byzantine . Les artistes mérovingiens l'employèrent et on le retrouvera plus tard dans la sculpture romane . Mais l’entrelacs des artistes carolingiens, est une rupture de ce classicisme ; jamais plus qu'au IX éme et X éme siècles, on n'atteindra l'élégance de leur réalisation de cet ornement qui devient commun sur tous les territoires de l'Empire carolingien . Il est difficile d'en définir l’originalité, peut être dans les formes arrondies, les enroulements d'hélices indéfiniment répétés, les cercles combinés, les « soleils tournants » ainsi que Stûckelberg désigne un de ces ornements qui a l'aspect d'une roue dont les rayons seraient courbes .

Ces entrelacs sont plus habiles, ajoutant un troisième brins à ceux de la tradition précédente . L’apparition de tiges trifoliées, de fruits en grappe ( raisins ), et parfois même d’oiseaux enrichissent les décorations . Les rosaces à 8 pétales fréquentes à l'époque mérovingienne deviennent plus rares . Les artistes romans transformeront plus tard, l’entrelacs en un décor imité de l’art de la vannerie, enveloppant parfois la corbeille entière d'un chapiteau . 

Chap XXII - Les ORFÈVRES CAROLINGIENS
inspirateurs d’une nouvelle esthétique

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Pour compléter l’étude de M. Bréhier , soulignons le rôle novateurs des orfèvres carolingiens . Ceux-ci inspirèrent, dans tout l'Empire, un grand nombre de monuments dont les reliques ont une haute valeur artistique . 
Certes, la technique du métal repoussé était certainement bien connue des Byzantins . Les ateliers de Constantinople et d'Antioche répandirent dans le monde méditerranéen leurs objets d'argenterie liturgique . Mais il semble que les Carolingiens, s’en inspirant, ont pu réaliser des œuvres de plus grande dimension .

Les chroniques et les inventaires du temps énumèrent une quantité prodigieuse de grandes croix d'or ciselées, de devants d'autel, de ciboria, de tombeaux même, recouverts de métaux précieux ornés de figures exécutées au repoussé dans des feuilles d'or ou d'argent . Les grandes figures de personnages en haut-relief qui nous sont parvenues sont une beauté incomparable, et ce sont bien là des créations d’atelier occidentales ; elles constituent des éléments remarquables dans l'art liturgique de notre pays aux IX éme, X éme et XI éme siècles, et il n’y a pas de césure entre l'orfèvrerie Carolingiennes et celles des débuts des temps Romans .
 

CONCLUSION

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En conclusion, cet ouvrage remarquable permet de combler une grande lacune dans l'étude de l'évolution de notre art national, de voir plus clairement comment s'est élaboré le grand art de l'époque Romane . 
D'autres auteurs ont aussi plaidé pour des origines orientales, mais ne révélaient pas que les artistes romans fussent allés chercher, à côté d'autres modèles, des modèles orientaux dès les V éme et VI éme siècles . C'est à leurs prédécesseurs, qui avaient travaillé sur notre sol, qu'ils empruntèrent bien des traditions artistiques qui se sont perpétuées dans notre pays au travers des siècles, se transformant grâce à des créateurs originaux . Logiquement, les artistes Romans doivent beaucoup plus à leurs ancêtres Mérovingiens et Carolingiens qu'on ne le croyait jusqu'à présent . 

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sous chapitres I à XV

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Compilation réalisées à partir des textes des auteurs suivants : Mr Brehier Louis . L’art en France, des invasions barbares à l’époque romane © et Mr Deschamps Paul . L'art mérovingien et carolingien. In: Journal des savants, novembre 1930. pp. 396-409 © - sources site www.persee.com ©

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