ÎLE de la RÉUNION - Randonnée en FORET de BEBOUR - BELOUVE - itinérance des 3 cirques

Ber Dranreb

30 août 2020

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ÎLE de la RÉUNION

Itinérance pédestre des 3 cirques

LA FORET de BEBOUR - BELOUVE

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photos diapos endommagées , restaurées et numérisés

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LES FOUGÈRES ARBORESCENTES

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Un fanjan est, à La Réunion, une fougère arborescente . Trois espèces de fanjans indigènes coexistent à la Réunion, toutes appartenant au genre Cyathea . Dans les appellations locales on distingue le « fanjan mâle » , reconnaissable à son port de palmier avec un tronc toujours défolié et le « fanjan femelle » au tronc garni de feuilles ; mais il n'y a en fait aucun rapport avec la sexualité des fougères .

Le « fanjan mâle », Cyathea borbonica, est caractérisé par un stipe grêle qui ne produit pas de racines adventives . Les frondes développent des pennes ( ramures semblables à des palmes ) dès leur insertion sur le stipe ( tiges ) .

Deux espèces, Cyathea excelsa et Cyathea glauca, se partagent le nom de « fanjan femelle » et produisent en abondance des racines adventives . Chez les individus âgés les plus développés, le cône de fanjan peut dépasser un mètre de diamètre .

Chez les deux espèces, la partie inférieure des frondes est dénudée donnant l'impression d'une longue tige . Les frondes de Cyathea excelsa sont planes et d'un vert assez clair et ne portent pas de poils près du stipe ( tige ) ; celles de Cyathea glauca sont plutôt gaufrées, d'un vert assez soutenu et l'axe près du stipe porte un léger duvet roux . Certains observateur ont signalé des hybridations .

Les trois espèces indigènes sont caractéristiques des forêts de montagne à climat humide et frais . Cyathea excelsa est l'espèce susceptible d'être rencontrée le plus bas en altitude . L’ espèce Cyathea glauca, est endémique de l'île .

Une espèce introduite pour l'ornement est localement appelée « fanjan d'Australie » . Il s'agit de Cyathea cooperi, une fougère arborescente effectivement originaire d'Australie, facile à cultiver, supportant des situations climatiques plus chaudes que ses congénères indigènes mais malheureusement connue pour être envahissante . Cette indésirable a commencé à se répandre les milieux naturels et à les perturber . . . Encore une preuve de la bêtise de ceux qui l’ont importée .

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FORET de BEBOUR - BELOUVE

Itinérance pédestre des 3 cirques

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Randonner dans la forêt de Belouve, c’est plonger dans « Jurassic Parck « , on se surprend à écouter le silence, s’attendant à entendre le bruit de quelques pas monstrueux ; la forêt primaire est impénétrable, constitué de plusieurs étages d’une végétation foisonnante, mêlant orchidées, lianes épineuses, plants de tamarin, fougères arborescentes, le tout emmailloté de lichens; le sol visible n’est par un sol mais un jonché de branches mortes, de mousses, de lichens mêlés de broussaille et cette couche fait plus d’un mètre d’épaisseur ; j’en ai fait l’expérience en voulant m’écarter du sentier pour une pose, je me suis enfoncé jusqu’aux aisselles et j’ai eu de grosses difficultés à m’extraire de ce chaos végétal .

Rien à voir avec nos forêts Européennes , tant de fois remaniées par la main des hommes et poussant suivant ses directives .

A la Réunion, la forêt primaire suit sa logique depuis des millions d’années, le climat chaud et humide favorise les plantes « parasites « , ainsi des variété d’ananas parasites colonisent les fourches des branches, mêlées à des orchidées et de longs lichens . . .

Ceci dit, c’est un émerveillement devant ce foisonnement végétal , les fougères arborescentes se découpant sur le ciel bleu constituent un spectacle profondément dépaysant ; en quelques minutes les bouffées de vapeur montant de l’océan Indien surchauffé, nous engloutissent et toute cette végétation se met à nous dégouliner dessus ; puis une saute de vent chasse le brouillard et nous séchons dans une touffeur éprouvante .

Nous sommes en saison sèche, et nous sommes surpris de marcher sur un lit de bûches de fougères et d’autres végétaux ; le guide nous explique qu’en saison humide, c’est le seul moyen de ne pas patauger dans la boue .

Je suis étonné du silence de ces bois, peu d’oiseaux aperçus, éclairs plus colorés qu’en métropole, et tellement fugitifs . Le sentier file pour finir par atteindre un belvédère vertigineux dominant les abîmes du « Trou de Fer «, en face de nous un torrent plonge dans l’abîme en une fantastique cascade . Notre accompagnateur nous indique que certains descendent cette chute d’eau en rappel, incroyable exploit . En fouillant la forêt j’ai trouvé quelques baies qui s’avèrent être du café retourné à l’état sauvage . . .

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LA FORET PRIMAIRE

La forêt de Belouve est une forêt globalement primaire, bien préservée, située au coeur de l’Île et du Parc National . Certaines de ces parcelles abritent des plantations de bois de Tamarin pour une utilisation en ébénisterie . Géographiquement, la forêt de Bélouve est un ancien cirque de montagne comblé par une coulée de lave du Piton des Neiges .

La forêt est réputée pour ses tamarins des hauts et sa flore exceptionnellement riche, étonnante et variée . De nombreux sentiers de promenade ou de randonnée entretenus et balisés par l'Office National des Forêts ( ONF ) sont accessibles dont notamment celui du réputé Trou de Fer .

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LE TROU de FER

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Le Trou de fer est un gouffre gigantesque ( 300 m ), issu d'une faille géologique du Piton des Neiges dans lequel se précipitent plusieurs torrents . Le site est inaccessible pour le grand public ( Sauf pratiquants confirmés de canyoning ) mais un belvédère, bien aménagé, offre une vue magnifique sur ces chutes d'eaux extraordinaires . Situé au bout d'un chemin balisé partant du gîte de Bélouve ; par météo favorable le spectacle est stupéfiant . ( compter environ 3h en AR ) . La rando vers le trou de fer se déroule dans des forêts ( primaires ) d'une rare beauté .

TROU de FER - Cascades Hte de 300 m - REUNION - Forêt de Bélouve - Île Bourbon autrefois — TROU de FER - Cascades Hte de 300 m

CIRQUE de SALAZIE

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Situé au nord-est de l'île, Salazie est le cirque le plus facilement accessible en voiture ( sauf en cas de fortes précipitations causant des éboulis ) . Le cirque de Salazie est le plus humide et le plus exposé aux précipitations des trois cirques . Par voie de conséquence , c’est aussi le plus « vert », sa flore et ses remparts ( falaises ) du haut desquels déferlent une multitude de cascades stupéfient les visiteurs . Salazie est également quadrillé par plusieurs sentiers, ravissant les randonneurs . Le cirque ouvre l’accès vers Mafate et la forêt de Bélouve-Bébour .

Le village d'Hell-Bourg est un site magnifique de Salazie avec ses maisons créoles colorées et son ambiance intemporelle, des milliers de touristes y font étape chaque année .

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Les ARBRES REMARQUABLES

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L'île de La Réunion compte deux essences locales principales : le Tamarin des Hauts, qui se s’épanouit entre 1200 et 1800 m d'altitude et le Cryptoméria du Japon, arbre à croissance rapide planté au-dessus de 1000 m d'altitude . De nombreuses autres espèces endémiques peuplent l’île . C’est le cas notamment dans les forêts de Bois de couleur des Hauts et des Bas, réputées pour la richesse de leur écosystème .

Forêt de BELOUVE - Île de la REUNION - La forêt primaire avec toute sa variété — Forêt de BELOUVE - Île de la REUNION -

L’ONF produit annuellement 10 à 15 000 m3 de bois destinés à alimenter une filière en bois d'ébénisterie ( Tamarin ) et en bois d'aménagement de bâtiments et de construction ( Cryptoméria ) . Largement utilisé dans le bois d’œuvre et l’aménagement intérieur, le Cryptoméria assure aussi souvent une fonction de protection contre l'érosion des sols ( RTM ) .

La présence de trois importants cirques naturels ( Mafate, Cilaos, Salazie ), du Piton des neiges et du Piton de la Fournaise se traduit par la présence d’une centaine de micro-climats sur l'île ! Ce couvert végétal abrite ainsi près de 1 000 espèces de plantes, 30 espèces d'oiseaux, 6 espèces de reptiles et des centaines d'espèces d'insectes .

Les INDÉSIRABLES

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Très prisée des randonneurs, la forêt de Bon Accueil aux Makes ( Saint-Louis ) constitue l’une des plus belles forêts de bois de couleurs de La Réunion . Dans cette forêt, les ouvriers forestiers de l’ONF assurent la préservation de plusieurs espèces endémiques faunistiques et floristiques menacées par la présence de « pestes végétales « telles que la longose, la vigne marrone ou encore le goyavier .

Les techniques d’éradication sont menées sur le terrain contre l’impact nuisible des indésirables sur les espèces endémiques de l’île . Ce travail, est financé par le Conseil départemental et l’Europe..

Les ENJEUX, le TOURISME

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Terre de randonnées par excellence, les forêts réunionnaises accueillent chaque année plus de 5 millions de visiteurs ( dont 1 million de randonneurs ) . Une fréquentation rendue possible par l’existence d’un vaste réseau de sentiers et d’équipements d’accueil . ( Sur 987 Km de sentiers et 609 km de routes ou pistes forestières ) .

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remerciements à l’ONF pour ces renseignements

ONF - Direction régionale de La Réunion et Mayotte

Boulevard de la Providence - CS 71072
97404 Saint-Denis Cedex

Tél 02 62 90 48 28

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Généralités, les actions de l’ ONF

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L’ONF occupe à La Réunion une position incontournable par l’importance du Domaine géré ( 40% de la superficie totale de l’île ), par la variété de ses missions, par la variété des milieux naturels, concernés par ses interventions, ( des forêts humides des Hauts au volcan minéral et lunaire ) et par sa forte implication dans le développement local .

L’ONF conduit la politique forestière voulue par le Conseil Départemental de la Réunion sur ses propriétés, sous la forme d’une gestion différentiée visant à répondre aux besoins exprimés . Soit :

écologiques : lutte contre les espèces exotiques envahissantes, restauration des écosystèmes naturels, prévention des incendies .
économiques : gestion de forêts de production, exploitation de bois, approvisionnement de la nouvelle scierie de Saint-Benoît ( Sciages de Bourbon ) .
sociaux : la forêt est un important gisement d’emplois, dans une île qui se caractérise par une population très jeune, et par un taux de chômage extrêmement élevé ( 30% ) .
d’accueil du public : entretien de 850 km de sentiers de randonnée ainsi que d’aires d’accueil, valorisation éco-touristique des différents massifs .
de production de services au bénéfice des collectivités ( restauration des terrains en montagne, paysage, infrastructures routières, défense des forêts contre l’incendie ) .

À La Réunion, la surface du couvert forestier totalise 120 000 ha soit 45% de la superficie de l’île . L’essentiel des forêts se trouve dans l'espace montagneux central, au cœur du Parc national . Inauguré en 2008, ce parc couvre 42% de la surface de l’Île et comprend des sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco :

les « pitons, cirques et remparts », parmi lesquels le volcan du Piton de la Fournaise ( Alt 3 070 m ) .

Les massifs les plus importants sont la forêt de la Coloraie du Volcan ( 23 479 ha ), située au sud-est de l'île, la forêt des Hauts-sous-le-Vent ( 8 211 ha ) et le massif forestier de Bébour – Bélouve ( 9 390 ha ) .

Ce statut de forêt départementale sous gestion domaniale, propre aux Départements, régions et collectivités d’outre-mer ( DROM – COM ), concerne 91% des forêts publiques de La Réunion . Héritage du passé, il permet au département de conserver la nue-propriété des forêts ; en contre-partie, l’État en obtient le droit d’usage et de gestion .

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NOTRE PERIPLE DANS L' ÎLE

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En huit jours de marche effective et sans jour de pose, nous avons parcourus les trois cirques ( Salazie, Mafate, Cilaos ) voyageant léger et avalant entre 1000 et 1200 m de dénivellation par jour . Nos bagages étant livrés à chaque étape par un portage différent . Logé le plus souvent possible chez des habitants des " Îlets " dont nous partagions la table, avec leurs enfants, goutant à des spécialités culinaires sans cesse différentes ; et bien sur, gommant notre fatigue par de généreux rhums arrangés .

Quand ce n'était pas possible, nous avons fait étape dans des refuges corrects et assez surpeuplés . L'ascension du piton des neige ( 3 070 m ) avec final très matinal à la lampe frontale, et le spectacle du lever de soleil au sommet, restera un souvenir impérissable . Quand au volcan de la fournaise, nous étions au siècle dernier, il était assoupi et nous avons pu accéder au plancher de lave du cratère ( peu profond à cette époque de l'ordre de 15 à 20 m ) . Nous en avons fait le tour dans le désert minéral de coulées anciennes, piquetée de petits cônes éruptifs . La chaleur était infernale et le décor grandiose, déclinant toutes sortes de nuances de roches rouges et pourpres . De nos jours le cratère, aux parois instables fait 250 m de profondeur . . .

Bien sur nos 10 jours ont été courts pour pouvoir visiter cette île magnifique en profondeur et la dernière nuit passée dans une cahute sur la plage, en bordure du lagon nous a bien reposée . . .